C’était une superbe journée d’été. Nous avions eu l’excellente idée de nous rendre jusqu’au sommet du Mont-Tremblant avec nos enfants de cinq et sept ans. Mon plan à moi était de monter par la télécabine, puis de parcourir une boucle de 2,5 km permettant d’admirer tous les versants de la montagne. Mais mon homme, lui, était prêt pour un GRAND défi!
Il nous a donc entraînés dans le sentier du Grand Brûlé… une montée exigeante de près de 6 km. La carte indiquait qu’il faudrait au moins deux heures pour atteindre le sommet. Avec les enfants, nous en avions prévues quatre. Il était 10 h lorsque nous avons fait nos premiers pas dans la joie et l’allégresse. À chaque craquement de branches, les enfants espéraient surprendre un animal sauvage. Ils couraient dans le sentier, sautillaient d’une roche à l’autre en enjambant les rigoles avec adresse. Nous étions à la fois surpris et enchantés de les voir aussi heureux.
Après une heure de marche, ils ont toutefois commencé à trouver le temps long :
– On es-tu bientôt arrivés ?
Anticipant la suite, j’ai offert à l’homme de ma vie un regard rempli d’espoir et je lui ai dit :
– Si on veut redescendre, c’est le temps où jamais !
– Ben non ! Tu t’inquiètes pour rien. Ça va ben aller !
J’étais loin d’être rassurée… Durant les heures qui ont suivi, tout ce que vous pouvez imaginer est arrivé : envie de pipi, envie de caca, pluie, tonnerre, crise de larmes et j’en passe !
Nous étions complètement découragés (pour ma part enragée), quand soudain, mon fils a trouvé un vieux sous noir qu’il s’est empressé de nous montrer. Avec sa vivacité d’esprit qui m’étonnera toujours, mon mari a ouvert grand les yeux et s’est écrié :
– Loïc, tu viens de trouver un sous de pirate ! J’suis sûr qu’un trésor se cache quelque part.
Il n’en fallait pas plus pour nous redonner l’énergie et le courage de continuer. Notre histoire prenait des proportions incroyables et les enfants étaient tout excités à l’idée de découvrir la cachette des pirates. Vers 16 h, nous sommes finalement parvenus au sommet, éreintés, mais tellement fiers de notre prouesse.
Ce défi relevé en famille restera à jamais gravé dans ma mémoire comme l’un de mes plus beaux souvenirs. Car il contenait, en lui-même, les pièces essentielles du grand jeu de la vie : le plaisir de vivre l’aventure ensemble, le courage d’avancer malgré les difficultés, le pouvoir de changer les règles du jeu et bien sûr, le merveilleux sentiment d’accomplissement devant la réussite.
Alors, cet été, quelles que soient vos aventures, rappelez-vous de JOUER. Vous pourriez atteindre des sommets inespérés!
Ce texte a d’abord paru dans le numéro de juin, du MAG2000 Mauricie.