Ça me fait tout drôle d’intituler un texte ainsi. Le don de soi, dans ma tête, c’est bon pour le Dalaï-Lama, Mère Teresa ou Nelson Mandela, pas pour moi. C’est vrai! Je ne me suis jamais considérée comme une personne particulièrement dévouée. Imaginez! Jusqu’à l’année dernière, je ne m’étais jamais impliquée dans une organisation, pas même un comité étudiant.
La décision
18 mai 2016. Ma vie sans la médication est une véritable montagne russe. Je suis hypersensible, extrêmement réactive aux émotions et aux commentaires des autres, ce qui me rend insupportable. J’en suis consciente. Le pire est que malgré ma lucidité, je n’arrive pas à contrôler mes angoisses, créées de toutes pièces par les scénarios catastrophiques que j’invente. Les tensions physiques que je ressens sont par moment si intenses que je dois me coucher, assommée par une fatigue qui n’a aucune raison d’être. Bientôt, j’irai mieux. J’ai hésité, longuement hésité, mais j’ai flanché.
L’anxiété de performance
Je souffre d’anxiété de performance depuis la fin de mon adolescence, mais c’est au début de la vingtaine qu’une psychologue a mis un nom sur cette terrible maladie de la perfection. Je suis entrée dans son bureau sans trop savoir ce que j’allais y faire, sans trop y croire non plus. Mais au point où j’en étais, je n’avais rien à perdre…
La force de la fragilité
Je n’aurais jamais cru que ma rencontre avec Janie me conduirait à une telle prise de conscience. Quand j’ai accepté d’aller chez elle, à plus de 150 kilomètres de chez moi, je n’ai pas pensé un seul instant au fait que j’allais plonger au cœur de son intimité et ainsi, m’exposer à sa fragilité… et à la mienne.
Au-delà des apparences
Je voulais savoir ce qui se cachait au-delà des apparences, au-delà de ses images et de ses mots. J’ai donc mis de côté ma peur du jugement et je lui ai écrit, le plus simplement du monde, ce qui me venait à l’esprit:
La mise en scène
Je suis tombée sur sa page alors que je perdais mon temps sur Facebook au lieu de travailler au manuscrit de mon livre, comme j’aurais dû le faire. J’étais dans un de ces états qui ressemble au désespoir sans l’être complètement, une sorte d’accablement devant l’ampleur de la tâche à accomplir, et la peur de l’accomplir en vain.
Soudain, ce nom, qui a tout de suite piqué ma curiosité : Mademoiselle Gref.
La pression
Novembre 2016. Je participais au souper du Regroupement des femmes de carrière de la Mauricie pour la première fois, et j’étais mal à l’aise d’arriver seule dans ce monde inconnu. Je parlais sans doute plus fort qu’à l’habitude, je gesticulais peut-être davantage aussi. J’ai cette manie de devenir exubérante quand je suis intimidée – c’est très contradictoire me direz-vous, mais c’est ainsi.
La sagesse
J’étais assise sur le canapé tandis que mon grand-père se berçait et tout en l’écoutant se raconter avec sagesse, mon esprit vagabondait. Je pensais à ma grand-mère, à ses yeux brillants, à son sourire moqueur, à sa voix chantante qui s’exclamait chaque fois qu’on franchissait le seuil de leur maison : «Bonjour, Bonjour!» Comme si elle était surprise de nous voir alors même qu’elle nous attendait! Toujours ce même accueil rieur, cette joie d’avoir sa famille sous son toit.
La fierté
Lundi matin, soleil éclatant, froid mordant, je fonce en direction de Drummondville pour aller visiter mon grand-père, Germain Benoit. J’ai pris cette décision sur un coup de tête après avoir lu un article portant sur ma cousine Andréane, lauréate du Prix de la relève agricole décerné par l’Ordre national du mérite agricole, en octobre 2016.
La hantise de déplaire
J’avais accepté le contrat sans même y réfléchir. La responsable du programme avait appelé à la maison en mai pour m’offrir cette charge de cours qui débutait en juillet. Et moi, même si je terminais mon congé de maternité, même si je retournais enseigner à temps plein dès l’automne, j’avais dit oui, Oui!, alors que tout en moi hurlait :
– Non! Dis non!