Il y a un long moment que je ne vous ai pas ouvert mon cœur. J’ai bien réussi à écrire quelques articles inspirés de mes conférences, mais je ne parvenais pas à exprimer ce que je ressentais au fond de moi. Je ne saurais dire combien de fois j’ai commencé un texte pour finalement le laisser en plan… déçue.
Vous vous rappelez peut-être ce manuscrit que j’ai terminé à l’automne 2017. Je vous en avais parlé avec fébrilité alors que j’attendais, impatiemment, de recevoir le verdict des éditeurs. (Lire L’inquiétude) J’avais fondé de grands espoirs sur ce projet – d’immenses espoirs à vrai dire –, car pour la première fois de ma vie, j’avais l’impression d’avoir une histoire à partager.
Mon amie Mélissa était décédée deux ans plus tôt et je voulais à tout prix raconter ce que son passage dans ma vie m’avait fait comprendre. Je souhaitais lui rendre hommage, la magnifier en quelque sorte, comme si le fait d’écrire ce livre assurerait sa pérennité.
Je vois bien, en y réfléchissant, que je m’étais donné une lourde tâche. Mélissa rêvait d’écrire un livre. Elle me l’avait confié dès qu’elle avait su que j’avais étudié en littérature. Elle s’était empressé d’ajouter qu’elle ne le ferait jamais, car, selon ses dires, elle n’avait pas assez de talent. Pfffff….
Je crois que je voulais publier ce livre autant pour elle que pour moi.
J’ai reçu le premier refus sans surprise, sans trop d’émotions non plus. Le monde de l’édition n’est-il pas connu pour être impénétrable! Puis le deuxième est venu, le troisième, le quatrième… et ainsi de suite, jusqu’au dernier. Tous les éditeurs auxquels j’ai fait parvenir mon manuscrit ont jugé qu’il n’était pas assez bon.
J’étais sous le choc. J’avais tellement confiance en ce projet. Comment était-ce possible que personne ne reconnaisse sa valeur? Après quelques jours, ma déception a laissé place à une profonde tristesse.
J’avais envie d’écrire, de mettre des mots sur la déception et la tristesse qui me ravageaient, mais j’en étais incapable. J’avais besoin d’une période de repli.
Les semaines sont devenues des mois. Ma série de textes sur Mélissa était terminée depuis longtemps. J’avais exprimé mes états d’âme les plus intimes au sujet de l’anxiété et de tant d’autres situations, que pouvais-je dire de plus?
Je ne trouvais plus de sens à mon blogue. La liberté qui m’habitait au départ avait disparu. J’avais peur d’être jugée…
Anita dit :
Bonjour, ma belle sœur a réussit à faire éditer ses livres grâce au service d Amazon, avez vous pensé à cette option? Il faut croire en vous et ouvrir toutes les portes possibles, j admire les personnes qui ont le talent d écrire, donc je vous encourage fortement.
Judith Proulx dit :
Bonjour Anita,
C’est vraiment gentil de m’enligner vers des pistes de solution. Pour le moment, je choisis d’accorder mon temps à d’autres projets. Mais je n’ai pas dit mon dernier mot! Merci d’avoir pris le temps de me lire.
Judith Proulx dit :
À toi qui est sans voix,
J’ai mis beaucoup de temps à te répondre parce que la tristesse et la désillusion que j’ai ressenti à la lecture de ton message m’ont bouleversée. Si je comprends bien ce que tu exprimes, il y a en toi de grands besoins de légitimité, de respect et de considération. Tu aurais souhaité, et sans doute souhaiterais encore, être vue, entendue et considérée pour ce que tu ES. Or, tu as été tournée en ridicule. En refusant d’écouter ton histoire, ce spécialiste t’a refusé toute légitimité et cela a eu d’importantes conséquences sur ta vie.
Je ne peux que t’encourager à continuer d’écrire ton histoire, par fragments, par bribes s’il le faut. Peu importe le résultat! Fais-le pour toi, pour donner un SENS à cette douloureuse expérience de vie. Je suis avec toi en pensée. Merci infiniment d’avoir pris le temps de lire mon texte et de le commenter en me partager ton histoire. xx